5 obstacles à la prière (et 5 remèdes)

Croissance spirituellePrière

Si on demande à un chrétien (moi y compris) un point qu'il voudrait améliorer dans sa vie de piété, il est fort à parier qu'il réponde: "Ma vie de prière". Charles Spurgeon, le "prince des prédicateurs" a dit: "Je préférerais enseigner un homme à prier que dix à prêcher". Après mes 5 conseils pour mieux prier, voici cinq obstacles que nous pouvons (allons) rencontrer, avec à chaque fois une piste pour les surmonter et améliorer sa vie de prière.

1. Une mauvaise théologie de la prière

La Bible parle beaucoup de la prière. Et c’est normal, la prière est la communication personnelle avec Dieu (Grudem p. 405). Dieu nous demande de prier parce qu’il veut une relation personnelle avec chacun d’entre nous. Une mauvaise théologie peut nous détourner de la prière, par exemple 1) en nous faisant sous-estimer l’importance de la prière aux yeux de Dieu (Lc 18.1; Ph 4.6; 1 Th 5.17) , 2) en nous faisant oublier l’efficacité de nos prières (Mt 21.22; Lc 11.9-10; Ja 4.2; 1 Jn 5.14) , ou encore 3) en nous faisant oublier l’exemple de Jésus-Christ, qui passait du temps dans la prière (Lc 5.16).

Ne pas prier, c’est avouer que nous n’avons pas assez confiance en Dieu.

Remède:

Le remède à une mauvaise théologie c’est… une meilleure théologie! Plusieurs pistes sont à explorer. On peut par exemple souligner tous les passages relatifs à la prière – y compris les prières – que nous rencontrons dans la Bible (ce document PDF les recense). On peut également étudier la théologie de la prière dans une systématique (par exemple Grudem, ch. 18). On peut aussi lire des ouvrages sur le sujet, comme La prière renouvelée de Don Carson, Trop occupé pour ne pas prier de Bill Hybels ou encore Prayer de Tim Keller [ENG].

2. De mauvaises priorités

Je l’ai déjà souligné, on confond souvent l’urgent et l’important. De la même manière que là où se trouve notre argent se trouve notre cœur (Mt 6.21), le temps que nous passons à faire les choses révèlent nos priorités. Tant que notre vie de prière ne remontera pas en tête de liste de nos priorités, naturellement nous n’avancerons pas dans ce domaine.

Dis moi où tu passes du temps, je te dirai où est ton cœur.

Martin Luther aurait dit:

J’ai tant à faire aujourd’hui que je dois passer les trois premières heures dans la prière.

Remède:

Le problème n’est souvent pas le manque de temps, mais plutôt soit 1) le manque d’organisation soit 2) une mauvaise organisation. Si on veut faire de la prière une priorité, on doit revoir ce qui étaient jusque là nos priorités. On peut 1) bloquer du temps chaque jour pour la prière 2) créer une habitude, 3) trouver un endroit propice à la prière. Le tout est de planifier ce temps.

3. L’activisme

L’activisme est un penchant que nous avons tous, qui pourrait être le petit cousin du légalisme. L’activisme cache deux mensonges: que je dois faire des choses pour plaire à Dieu et que je dois faire des choses dont les résultats sont visibles à l’œil nu et à court terme. Vu sous cette angle, l’activisme ne voit pas la prière comme étant une « activité » à fort rendement. De plus, nous sommes dans une société où notre valeur dépend de ce que nous faisons et du volume de travail que nous accomplissons.

Aussi, comme Martin Luther le disait:

Tout comme le travail des tailleurs est de fabriquer des habits, et le travail des cordonniers des souliers, le travail des chrétiens est de prier.

Remède:

Reconnaissons que 1) tout ce que nous faisons, nous le faisons que par la grâce de Dieu et 2) tout ce que nous faisons, c’est pour la gloire de Dieu. Le travail est bon, voulu par Dieu. Mais il ne nous définit pas. La prière nous permet d’être en contact avec Dieu, de s’arrêter, d’affirmer notre besoin et notre dépendance, alors que l’activisme affirme notre auto-suffisance et notre désir d’indépendance.

Martin Luther: Le travail des chrétiens est de prier.

4. Le bruit

Le bruit nous entoure. Difficile aujourd’hui de trouver un endroit calme. D’ailleurs, la plupart des gens sont angoissés par l’idée du calme. Pourtant, le calme est un des ingrédients d’un bon environnement pour la prière

Si l’on veut être à l’écoute, il faut être au calme.

Remède:

Jésus, entouré par les foules, se retirait dans les déserts pour prier (Lc 5.15-16). Celui qui nous a enseigné à prier dans le secret (Mt 6.6) avait aussi besoin de calme pour prier. Pour être au calme, il faut trouver un endroit calme. Ensuite, il faut garder l’endroit calme! Coupons (ou éteignons) nos alertes, nos téléphones, nos ordinateurs et tout ce qui peut nous perturber. Et pourquoi ne pas un bruit de fond, si ça peut aider notre concentration!

5. Notre péché

La prière nous éloigne du péché et le péché nous éloigne de la prière. La paresse d’abord, peut nous éloigner de la prière. Ensuite, un sentiment de culpabilité peut nous éloigner de la prière, pensant que nous devons être en règle avant de nous présenter devant Dieu. Mais il n’y a qu’en nous présentant devant Dieu que nous pouvons être en règle.

Il faut se présenter devant Dieu pour être en règle, pas l’inverse.

Remède:

À la paresse, nous pouvons remédier par la discipline. Nous devons aussi prier que Dieu pardonne nos péchés (1 Jn 1.9). Jésus aussi a insisté sur le fait que la prière était une arme contre la tentation (Mt 7.13; Mc 14.38). Reconnaissons nos péchés, confessons-les et demandons à Dieu de nous garder.

Souvenons aussi que:

C’est quand on a le moins envie de prier qu’on en a le plus besoin.

Matthieu Giralt

Matthieu Giralt est cofondateur du ToutPourSaGloire.com. Il est pasteur dans l’Est de la France. Il est titulaire d’un DNSEP de l’École des Beaux-Arts de Bordeaux, et d’un Master de recherche de la Faculté Jean Calvin. Il est le mari d’Alexandra, ils ont deux fils.

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Orateurs

R. T.