Il doit surement y avoir une raison…

ProvidenceTémoignage

C'est ce que nous n'avons pas arrêté de nous dire ce jour-là. Retour sur ce qui s'est passé.

 Cela fait trois jours que nous sommes au nord d’Auckland, chez Priscilla, une amie de Zoé. Il est temps de rentrer à Cambridge où nous attend une maison que nous prêteront nos amis Will et Narelle en leur absence.

La déconvenue

Nous nous levons et préparons nos affaires. Nous avons acheté des billets en ligne pour le bus qui partait à 12h25 du centre d’Auckland. Parce qu’il vaut mieux être en avance que l’inverse, nous partons de chez Priscilla à 10h15. Le bus de ville, qui passe à 10h38, doit nous amener au centre d’Auckland, où nous devons prendre le bus pour Cambridge.

Après près de 30 minutes d’attente, le bus sort du virage à toute allure, et le temps de lever la tête, il est déjà loin… Le prochain passe dans une heure. Nous décidons de nous rendre à un autre arrêt pour prendre un bus qui pourrait nous amener en ville. Il doit passer à 11h25.

11h45, le bus n’est jamais passé. Les minutes passent et l’idée de rater le bus pour Cambridge commence à grandir dans ma tête. Nous décidons de faire du stop à l’arrêt de bus, notre dernière chance. Après plusieurs minutes, et de nombreux refus, un homme s’arrête. Il nous propose de nous déposer à un autre arrêt de bus, pour aller en ville. Après quelques échanges, il nous raconte aller souvent en France, aimer le pays et la langue. Finalement, il dit vouloir nous amener en ville, directement à l’arrêt du bus pour Cambridge. L’espoir renaît.

Mais c’était sans compter l’incident sur le pont qui relie la baie à la ville. Une ligne est fermée. Maintenant c’est sûr, nous n’aurons jamais ce bus. L’espoir s’éteint peu à peu et disparait définitivement lorsque nous apercevons le bus que nous devions prendre s’éloigner devant nous, alors que nous arrivons à l’endroit où nous devions le prendre.

Les négociations

Nous allons dans le bâtiment en face de l’arrêt de bus, en espérant trouver les bureaux de la compagnie. On nous renvoie dans un autre bâtiment, en face, celui qui abrite l’Information Center de la ville. On nous dit que la compagnie n’a pas de bureau ici et qu’il vaut mieux les appeler. Ce que nous faisons. Au téléphone, l’employé de la compagnie m’avoue que la même chose lui est arrivé. Nous lui demandons si, tout simplement, nous pouvons prendre le prochain bus, celui de 17h. Après tout, nous avons déjà acheté les billets. Nous lui expliquons nos aventures du matin et notre impossibilité de rejoindre l’arrêt de bus à temps.

Après avoir demandé à son responsable, Il nous informe que cela n’est pas possible, qu’il nous faut acheter de nouveaux billets pour le prochain bus. Il nous également dit qu’il nous faudra prouver ce que nous avançons pour pouvoir être remboursé: prouver que le bus n’est jamais passé, et prouver que la ligne sur le pont était fermée. Après ces explications, je raccroche.

Un peu gêné, le monsieur du I center nous fait comprendre qu’il nous sera difficile de prouver tout cela… Après quelques minutes de réflexion, nous lui demandons où est le meilleur endroit pour faire du stop, si nous voulons aller à Cambridge.

Les pouces en l’air

Après une demi-heure, une dame qui nous croise nous conseille de nous rapprocher de l’entrée de l’autoroute vers le sud. Nous allons manger et partons dans cette direction. Les minutes passent et la possibilité de prendre le bus de 17h devient de plus en plus une option envisageable. Mais, au dernier moment, alors qu’Alexandra allait pour prendre son sac, une voiture s’arrête à notre niveau.

Vous allez où?

À Cambridge

Montez, on peut vous rapprocher.

Elle nous déposera à Manurewa, au sud d’Auckland. Nous ne sommes pas allé loin, mais nous avons avancé! Quelques minutes après, un utilitaire s’arrête et nous prend. À son bord, trois ouvriers qui sortent du travail. Nous discutons avec celui assis à l’arrière à côté de nous. Sa femme est tahitienne et il parle un bon français. Ils nous déposeront à Bombay, quelques kilomètres au sud. Rapidement, nous avons fait les 50 premiers kilomètres (sur les 150 km au total) qui nous séparent de notre destination.

À Bombay, une femme allemande s’arrête. Avec ses deux enfants, elle se rend à Coromandel, au Nord. Nous lui montrons sur une carte où nous voulons aller, et nous propose de nous avancer un peu. Mais, après quelques kilomètres, elle prend une sortie sur l’autoroute qui mène au Nord. Elle nous arrête en pleine autoroute, à l’embranchement avec la 1, qui va soit vers Auckland d’où nous venons, soit vers Cambridge ou nous allons. Mais il est difficile de s’arrêter où nous sommes et la majorité des voitures vont en direction du nord, à l’opposé de la nôtre.

Nous sommes vraiment découragés. Après des débuts prometteurs, nous voilà coincés sur une autoroute où nos chances d’être pris en stop ont fortement diminué. Nous n’avons pas beaucoup d’eau, il fait très chaud et nous sommes fatigués par toutes ces péripéties.

La rencontre

Mais, finalement, une femme s’arrête. Elle va vers le nord… Mais nous décidons de partir avec elle, pour revenir à notre précédente étape, à Bombay. Après quelques minutes, un jeune homme s’arrête. Il va à Hamilton, situé à 80 km, la grosse ville avant Cambridge.

Il s’appelle Daniel. Il travaille dans la banlieue d’Auckland depuis quelques mois, mais habite à Hamilton avec sa partenaire et ses deux enfants. Nous avons parlé de tout et de rien, de son travail, de la vie en Nouvelle-Zélande, de notre voyage, de ce que nous faisons.

Et nous avons parlé de foi, de notre foi. Daniel a grandi dans une famille « New Age », dans laquelle on croit qu’il est important d’être quelqu’un de bien, altruiste et où l’on croit en la réincarnation. Daniel croit en un « dieu », une force supérieur, mais pas un Dieu personnel. Il ne croit pas au paradis ou en enfer et pour lui, Jésus n’est qu’un leader charismatique, qui nous montre un exemple à suivre. En fait, Daniel ressemble à beaucoup de gens que nous pouvons croiser tous les jours.

Il a dit avoir apprécié que nous l’écoutions sans le juger et qu’on lui demande les raisons pour lesquelles il croit ce qu’il croit. Nous en avons profité pour lui expliquer la Bonne Nouvelle de l’Évangile.

L’arrivée

Finalement, nous sommes arrivés avant le bus. Et nous avons pu partager notre foi à Daniel, que nous ne connaissions pas. On s’est dit que peut-être c’était ça la raison.

Parfois, nous n’arrivons pas à discerner la raison derrière ce qui nous arrive. Mais il me semble qu’il nous faut sans cesse nous rappeler que Dieu est souverain. Même si nous ne comprenons pas ce qui nous arrive, tout –absolument tout– ce qui nous arrive rentre dans son plan. Rien –absolument rien– n’échappe à sa souveraineté. Parfois, la seule chose que nous pouvons faire, c’est s’attendre à Lui, en continuant d’être ses témoins, pour sa gloire.

Matthieu Giralt

Matthieu Giralt est cofondateur du ToutPourSaGloire.com. Il est pasteur dans l’Est de la France. Il est titulaire d’un DNSEP de l’École des Beaux-Arts de Bordeaux, et d’un Master de recherche de la Faculté Jean Calvin. Il est le mari d’Alexandra, ils ont deux fils.

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webinaire

Si Dieu est bon, pourquoi autant de mal?

Découvre le replay de ce webinaire de Guillaume Bignon, enregistré le 11 décembre 2018, qui traite de la souveraineté et la bienveillance de Dieu.

Orateurs

G. Bignon